photo hiver russie

l'hiver dans la campagne russe

La Datcha en hiver

La datcha est une petite maison d’été, généralement exigüe, sans eau courante et sans chauffage. Les plus populaires sont composées de 2 étages. L’intérieur est assez rustique, les murs sont habituellement couvert de papier peint avec des motifs de fleurs fortement défraichit. Les plancher sont en bois recouvert de plusieurs couches de peinture brune ou verte foncée. Les façades sont faites de planches en bois peintes, leur couleur est pastel délavée par le temps et les saisons qui passent. Les plus belles ont une véranda incrustée plein sud dans la façade, ce lieu privilégié est fait pour apprécier ces rayons du soleil annonciateurs de saisons, qui à travers la vitre réchauffe l’atmosphère. Le toit est en tôle ou en papier goudronné, rarement étanche. Ce cabanon est très présent dans la culture russe, le peintre Repine a réalisé ses plus belles toiles dans sa datcha, Boris Pasternak a écrit «Docteur Jivago» dans sa maisonnette de Peredelkino, Nikita Mikhalkov à mis en scène de nombreuses maisons de campagne dans ses films, Tchaïkovski, Boulgakov est bien d’autres ont utilisés ce symbole russe qu’est la datcha dans leurs œuvres. Le mot « datcha » a été mis en avant vers 1700, quand Pierre le Grand construisit St-Pétersbourg, il incitait les nobles à aller se reposer à la campagne, en leurs donnant des petites maisons en bois. Le verbe « donner » se traduit en russe par « dat », il serait la racine du mot datcha. Il n’y pas de mots français précis pour sa traduction, les définitions les plus courantes sont : « cabanon » ou « maison de campagne russe, aux portes d’une grande ville ». En Russie, à la fin du XIX siècle ce mot était tellement rentré dans les mœurs, que toutes les habitations édifiées à la campagne s’appelaient datcha. A partir de la révolution communiste de 1917, possédé une datcha est oisif, improductif pour la société. Beaucoup de datchas sont abandonnées. Les plus belles sont transformées en maison de repos pour les amis du pouvoir. Après la guerre de 39/45, pour parer aux pénuries alimentaires qui s’annoncent, il est décidé de donner aux travailleurs méritant un bout de terre de 6 soutok (600m2) pour cultiver patates et choux. Très vite de petits cabanons rudimentaires prirent placent sur les lopins de terre. Dans les années 60, le parti décida un plan massif de construction de datchas. Jusqu’à 60% des citadins vont posséder une maison à la campagne, une contradiction dans ce monde communisme où la propriété n’existe pas. Cette réforme a été un avantage indéniable pour les familles, les enfants profitent de l’air pur de la campagne et ne trainent pas en ville pendant les vacances, les parents peuvent fuir la promiscuité des appartements communautaires, tout en faisant pousser des légumes qui seront fort appréciés l’hiver venu. A St-Pétersbourg, il n’y a pas un habitant qui dans son enfance, n’a pas passé une fois ses vacances dans la datcha de babouchka et dédouchka (traduction : grand-mère et grand-père), où les plaisirs simples laissent des souvenirs impérissables, comme allez aux champignons, la cueillette des myrtilles, se baigner dans les petits lacs avec les copains, sans oublier les célèbres « Chachlik » une brochette de viande marinée, qui se déguste les soirées de fêtes. De nos jours, les datchas ont la vie dure. Les villes grandissent, les quartiers de datchas disparaissent au profit de centres commerciaux et de zones industrielles. Les nouveaux riches achètent les terrains pour une bouchée de pain. Détruisent ces vénérables bâtisses pour les remplacer par des chalets préfabriqués ou de solides maisons en briques. Pour trouver de belles datchas chargées de souvenirs, dans un décor hivernal, il faut sortir de la ville et parcourir une soixantaine de kilomètres. Nous prenons le bus en direction de Mourmansk, jusqu’au village de Melnichnyi Rouchei (traduction : le ruisseau du moulin). Un timide soleil hivernal nous accueille. Il faut dire que dans ces régions très septentrionales, le régime des jours est bien différent que chez nous, l’été il y a les nuits blanches, juste après le solstice de juin, le soleil ne se couche pas pendant une dizaine de jours. L’hiver c’est le contraire, après le solstice de décembre les jours sont très courts, juste quelques heures de lumière............ reportages photo + texte sont disponibles. - Фото-репортаж для печатных изданий. - Pictorial-review and text for your publish. jkissling@jjkphoto.ch

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